Interview de Damir LEVACIC réalisé le 15 décembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis né en 1959 dans un pays qui n’existe plus. À l’âge de 2 ans je suis descendu sur la Croisette du train à vapeur. Mon père, charpentier de marine, travaillait sur les bateaux des ports de Cannes, Antibes et Monaco. Ma mère était femme de ménage. Je suis devenu MI à 30 ans. J’ai consacré ma vie à l’enseignement, l’entraînement et au développement du noble jeu. Je possède tous les diplômes fédéraux et je suis devenu FIDE Trainer en 2014. Je suis passionné par le développement, l’organisation et la formation.
Comment as-tu appris à jouer ? À quel âge ?
Papa m’a appris la marche des pièces à l’âge de 4 ans, comme souvent chez les Slaves. La couverture dans Nice-Matin des Olympiades de Nice 1974 m’a donné la curiosité de fréquenter un bar de pousseurs de bois. Situé rue Hoche, enfumé et bruyant. Mais proche du Lycée Bristol. Pour échapper à cette ambiance peu sportive, j’ai créé en 1978 l’école d’échecs à la MJC Picaud, qui est devenue le berceau des échecs à Cannes.
As-tu été tenté par la compétition au détriment de tes études ?
Il faudrait plutôt dire que j’ai obtenu mes diplômes à l’Université de Nice sans sacrifier les échecs ! À cet âge, lorsque la passion est dévorante, on est capable de progresser vite et en simultanée !
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Toujours Cannes, jusqu’en 2011. Le premier tournoi local, Pégomas 1975. Gilbert Brodure était un animateur charismatique et dévoué. Il a marqué ma destinée de dirigeant.
J’avais 15 ans, j’ai battu un vieux de 30 ans. C’était un Gambit Morra.
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou de ta carriére ?
L’officialisation de l’enseignement des échecs dans les écoles cannoises en 1986. L’organisation du championnat du Monde des Jeunes en 1997. Le 1er « Oscar du meilleur club de France » en 1998. Mon record du monde de jeu non-stop (82h10 mn) en 1999. Ma médaille d’argent du Ministère de la Jeunesse et des Sports en 2009.
Tes meilleurs résultats ?
Les titres de Vice-champion de France me collent à la peau. En cadet, junior et senior. Par équipe, 9 fois comme capitaine-joueur avec Cannes-Échecs. Champion de France universitaire 83. Vainqueur de la Coupe de France 85, une année magique.
Pourquoi 1985 est significative ?
Naissance de Mélissa en mai. Vainqueur de la Coupe de France, accession à la Nationale 1 en juin. Création de L’association Cannes-Échecs en septembre. Invitation de Boris Spassky en décembre. Suit la fabuleuse histoire que l’on connaît.
Quelle est ta méthode d’entraînement ?
Mon entraîneur était le livre. Comprendre les idées stratégiques des Grands Maîtres. Aujourd’hui, j’ai des idées inédites dans l’animation et l’entraînement. Sans aliénation de l’ordinateur… qui doit rester un outil. J’ai la ferveur pour le partage et la transmission des connaissances.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
Un training pour les joueurs de compétition. Une chance pour les nouveaux venus.
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser ?
Choisir un joueur idole et suivre toutes ses parties. Analyser ses propres défaites. Comprendre les idées des Grands Maîtres du passé, plutôt que de suivre les évaluations du robot. Pour la tactique, il est possible de travailler seul. Pour la stratégie, un entraîneur est indispensable.
Aurais tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
En mars 1984, je dispense un cours aux CM2 de l’école des Broussailles à Cannes. Sur mon échiquier mural, je montre la lutte pour la case e4 dans la Nimzo. Les enfants votent leur coup sur ardoise, et 2 choisissent le contre-clouage 4. Fg5. Je dis que ce coup a permis à mon idole Boris Spassky de devenir champion du Monde Juniors en 1955. Que l’école d’échecs de la MJC porte son nom ! Le soir à 20h, Jean-Pierre Mailfert et moi prenons le train de nuit pour Lugano, où débute le prestigieux open international. À 13h, affichage de la ronde 1. Spassky-Levacic, table 7. Émotions de folie. Et quelle ouverture ? Celle expliquée la veille aux écoliers ! J’ai résisté et perdu. À l’analyse sont venus Kortchnoi, Seirawan, Kouatly… Inoubliable ! J’ai raconté la situation à Boris et nous sommes devenus amis. Un an plus tard, j’organisais à Cannes le match Spassky-Miralles à la MJC et la simultanée de Boris au Palais des Festivals. Premier événement marquant organisé par l’ACE.
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Devenir vice-champion du Monde vétéran ! (rires) Réussir le prochain championnat de Monaco qualificatif pour les Olympiades 2026 en Ouzbékistan. Je suis fan des compétitions par équipes. L’égrégore du collectif favorise la progression individuelle.
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
On aime ce que l’on comprend : Botvinnik, Fischer, Karpov et Kasparov. J’ai du mal avec les génies de la jeune génération. Je préfère suivre mes amis Vlad Tkachiev, Murtas Kazghaleyev et Étienne Bacrot. Une créativité et des productions d’idées claires et belles… qui font progresser.
As-tu d’autres passions ?
La géopolitique, l’histoire, la philosophie et la sociologie.
Quelles sont tes musiques préférées ?
Je suis bon public, épicurien de la fête. Une tendresse pour la chanson française. Bruce Springsteen et le rock des années yougoslaves. J’adore l’ambiance du saxo, comme sait faire notre amie Marija Svereva. Pas les variétés commerciales sans saveurs et sans paroles, ni le rap. Un regret : ne pas avoir persévéré au piano et à la guitare.
Quel est ton rêve de voyage ?
Étant né sur une île de rêve, je suis attiré par les îles lointaines. Celles de la Méditerranée et de l’Adriatique sont des joyaux proches.
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Que l’on applique la devise de la République ! Les inégalités sociales et l’injustice empêchent l’harmonie collective. Dans une société apaisée, développer la démocratie participative, favoriser le référendum qui est pourtant inscrit dans la constitution, limiter les cumuls de mandat. Concilier méritocratie et équité.
Un dernier mot pour conclure l’interview ?
Nous sommes tombés dans la marmite de la passion. Une chance donnée par les Dieux. Puissent les enfants du monde entier connaître le monde fantastique des 64 cases !
Interview de Alexis CAHEN réalisé le 15 décembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Alexis CAHEN, je viens d’avoir 25 ans et je joue aux échecs depuis plus de 15 ans. Je suis Ingénieur d’Affaires dans une société de conseil en informatique, entre Sophia-Antipolis & Monaco.
Comment as-tu découvert le jeu d’échecs ?
C’est mon père qui m’a initié au jeu, lorsque j’avais environ 9 ans. J’étais quelqu’un d’assez calme et concentré à l’école, donc il a pensé que ce jeu pourrait bien me correspondre.
Comment as-tu appris à jouer ? À quel âge ?
Au début nous jouions quelques parties par semaine, comme on dit « au coin du feu ». Mon père valait environ 1000 élos, et nous avons joué ensemble de plus en plus souvent jusqu’à ce que j’arrive à la battre 1 fois, puis 2, puis à chaque fois ! Cela a duré quelques mois.
As-tu été tenté par la compétition au détriment de tes études ?
J’ai toujours plutôt bien réussi à me consacrer à ma passion et surtout à la compétition, chère à mon cœur, tout en menant de front mes études. J’ai grandi dans une famille pour laquelle faire de longues études n’était pas forcément quelque chose d’habituel. Alors mes parents m’ont beaucoup poussé pour que je réussisse mon lycée afin d’entrer en Classes Préparatoires. Le Bac en poche avec plus de 18 de moyenne ce fut chose faite, et en prépa j’ai significativement réduit le nombre de tournois que je faisais dans l’année. Je n’ai jamais vraiment pensé sérieusement à arrêter mes études pour me consacrer à 100% aux échecs, je voyais bien qu’avec le niveau que j’avais, ce n’était pas le choix le plus raisonnable pour préparer sereinement mon avenir.
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ? Quel souvenir en gardes-tu ?
L’EFE Metz (Ecole Française d’Echecs de Metz), en Lorraine qui est ma région d’origine. Lorsque je suis arrivé au club le président du club, Philippe NOLOT, qui deviendra par la suite mon mentor, a joué une partie avec moi afin d’évaluer mon niveau. Il a été stupéfait lorsque j’ai caché dans mes mains sa dame et son roi pour tirer au sort leur case de départ ! En effet, c’est comme cela que j’ai joué avec mon père pendant plus d’1 an ! Il m’a plus tard avoué qu’il ne se souvenait jamais de la case de la Dame sur l’échiquier au début de la partie, et qu’il avait donc inventé cette histoire de tirage au sort !
Je crois que c’était un tournoi de parties rapides réservé aux Jeunes du club. J’avais terminé avec 2.5 points sur 7 parties, ce qui n’était pas trop mal. Mais je me souviens m’être fait complètement arnaqué à la 1ère ronde par un joueur beaucoup plus âgé que moi et classé environ 1300, et j’avais fondu en larmes ! Un souvenir mitigé donc (rires) !
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou d’une partie ?
Mon meilleur souvenir dans un tournoi est certainement la fois ou j’ai remporté l’Open de Besançon en 2018. C’était un tournoi international de parties lentes que j’avais gagné devant de forts joueurs, dont le GM Charnushevich, classé à plus de 2500 FIDE à ce moment. Sur une partie, je dirai la dernière ronde du Championnat de Lorraine U14. Je ne pouvais plus terminer dans les 3 premiers et me qualifier pour les Championnats de France, mais en cas de victoire contre le leader du tournoi, je qualifiais mon meilleur ami Marwan. Je me suis battu à fond et j’ai fait une très bonne partie pour le vaincre, et au moment de son abandon nous nous sommes tombés dans les bras avec Marwan. C’était un moment fort en émotions !
Quelle est ta méthode d’entraînement ?
Je ne prends guère le temps de m’entrainer sérieusement en continu ces temps-ci, mais je suis de très près l’actualité échiquéenne, donc je regarde beaucoup de parties de haut-niveau et je réfléchis dessus. Je donne aussi 3-4h de cours d’échecs par semaine, le fait de travailler pour mes élèves et de préparer mes cours me permets de rester dans le rythme.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
Je crois que pendant la crise du COVID, nous avons tous été extrêmement surpris par les nombreuses possibilités que nous permettent le jeu en ligne. Je crois aussi que c’est la porte d’entrée de la pratique des échecs pour énormément de joueurs amateurs, et si nous accompagnons bien ce mouvement en France cela peut représenter une très belle opportunité de croissance pour nos clubs. Bien sûr il reste l’éternel poncif de la triche en ligne, mais j’y accorde assez peu d’importance et préfère regarder la « big picture » de ce que le jeu en ligne permet plutôt que cet aspect-là.
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser ?
Un conseil tout simple mais pragmatique : jouez, jouez, jouez et surtout amusez-vous ! La progression par la pratique régulière de compétitions et le fait de nourrir la passion paie toujours ses fruits. Également je leur conseillerai de profiter un maximum de l’impressionnant arsenal de ressources déployé par le club pour les accompagner dans leur progression, à commencer par être le plus en contact possible avec les supers entraineurs et grands-maître qui font vivre le CEMC au quotidien.
Aurais tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
En 2023 je participais à la Coupe d’Europe des Clubs en Albanie, et le dernier soir un très grand nombre de joueurs du tournoi se sont réunis dans un beach club pour célébrer la fin du tournoi, le nombre de Grands-Maîtres réunis au cm^2 était impressionnant ! J’ai eu la chance d’y affronter Mamedyarov, ancien N°3 mondial en Blitz. Bien qu’il soit sévèrement intoxiqué à ce moment-là de la soirée, il m’a écrasé 2 fois avec une impressionnante facilité… alors qu’il tenait à peine debout lorsqu’il est reparti vers le bar une fois le match terminé (rires) !
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Je viens d’obtenir le titre de FM (Maître FIDE) grâce à mon bon résultat avec le Cercle d’Echecs de Monte-Carlo à la dernière Coupe d’Europe des Clubs. Honnêtement c’était assez inattendu, étant donné que je n’ai jamais eu les 2300 élos normalement requis pour l’obtention du titre… mais cela coche déjà un objectif que j’avais clairement sur le long terme. Me rapprocher de cet élo serait alors un bel objectif, et maintenant que je représente officiellement Monaco j’aimerai beaucoup pouvoir me qualifier dans l’équipe nationale pour les Olympiades. Ce serait une expérience assez magique à vivre.
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
J’ai découvert les échecs en 2010, je me souviens que le premier match de championnat du monde que j’ai suivi était Topalov-Anand. Néanmoins je suis tombé amoureux de ce jeu avec le début de l’ultra domination de Magnus Carlsen, qui est devenu N°1 mondial dès 2011. Donc je dirai Carlsen, notamment pour sa faculté unique d’arriver à faire craquer ses adversaires dans des positions ou la plupart des GM se seraient entendus pour faire nulle. Quand on regarde dans le rétroviseur, le personnage de Fischer était assez fascinant également.
As-tu d’autres passions ?
En dehors des échecs je suis un grand fan de sports de raquettes, en particulier le ping-pong (Patrice l’a appris en Grèce à ses dépens rires ! ) et le tennis. Je suis de près quasiment tous les matchs du circuit principal ATP, et j’ai vraiment vibré face à l’épopée victorieuse de notre star monégasque Valentin VACHEROT (ndlr : qui a remporté le Masters 1000 de Shanghai en Octobre dernier alors qu’il été classé au-delà de la 200e place mondiale)
Quelles sont tes musiques préférées ?
La musique a une place assez importante dans ma vie, et franchement j’écoute volontiers de tout ! S’il fallait en donner quelques-unes, je dirai « Ces gens-là » de Jacques Brel, « Je t'emmène au vent » de Louise Attaque et « Apocalypticodramatic » de Tryo.
Quel est ton rêve de voyage ?
J’ai eu la chance d’habiter au Brésil en 2023 et d’y faire beaucoup de rencontres marquantes, et j’aimerai beaucoup y retourner. Également l’Islande et l’Inde sont des destinations que je serai très curieux de découvrir.
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Une société raisonnablement capitaliste et qui aurait surtout adopté le mandat unique dans sa constitution ! Il serait alors impossible pour les politiciens en charge de faire passer telle ou telle loi par complaisance afin de s’assurer une réélection pour un nouveau mandat, et ils pourraient ainsi agir librement dans le meilleur intérêt qu’ils estiment pour la France.
Un dernier mot pour conclure l’interview ?
Un grand merci au club de Monte-Carlo pour leur confiance immédiate qu’ils m’ont confiée, et mes félicitations toutes particulières à Jean-Michel pour le travail colossal qu’il abat en toute humilité, ainsi qu’à Patrice pour tenir à jour et faire vivre brillamment ce site, et pour m’avoir accordé cette interview.
Interview de Alexandre BERTHAUT réalisé le 9 décembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Alexandre Berthaut, j'ai 27 ans et je joue aux échecs pour Monaco depuis presque 15 ans maintenant. J'ai également un diplôme d’ingénieur en génie physique. Sur mon temps libre, je réalise des vidéos d’échecs cinématographiques sur Instagram et je donne des cours d’échecs en club à Palamède Échecs à Paris.
Comment as-tu découvert le jeu d’échecs ?
Un professeur d'échecs de Nice, Hervé Ribreau, est venu faire une initiation dans ma classe de CM2. Depuis ce jour-là, je n’ai jamais arrêté : je me suis inscrit directement en club.
Comment as-tu appris à jouer ? À quel âge ?
J’ai appris en club, à Nice Alekhine, à l’âge de 11 ans.
As-tu été tenté par la compétition au détriment de tes études ?
Après mon lycée à Monaco (lycée Albert 1er), j’ai enchaîné avec une classe préparatoire aux grandes écoles à Nice. J’ai dû arrêter les tournois… même si je me suis permis de manquer une semaine de prépa pour jouer mon dernier championnat de France jeunes, à Agen en 2018 !
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Mon premier club a été Nice Alekhine, et mon premier tournoi les qualifications départementales à Grasse. C’était la première fois que je découvrais vraiment l’univers de la compétition, et j’ai tout de suite adoré l’ambiance.
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou d’une partie ?
En terminale, quand on a remporté le titre de champion de France UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) par équipe de 4 avec le lycée Albert 1er de Monaco, avec d’autres joueurs du Cercle d’Échecs de Monte-Carlo. Un souvenir incroyable.
Quelle est ta méthode d’entraînement ?
Je travaille un peu tout : ouvertures, finales, tactique, stratégie. J’analyse tous mes blitz joués en ligne. Et je regarde beaucoup de vidéos d’analyse de parties de GM, surtout Blitzstream (Kevin Bordi), qui m’a énormément aidé à comprendre le jeu.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
J’aimais beaucoup jouer en ligne quand j’étais en prépa à Nice. Mais maintenant que je suis à Paris, il y a tellement mieux : le Jardin du Luxembourg, le bar d’échecs Blitz Society… Rien ne remplace le réel.
Je joue mieux en 3D qu’en 2D, et l’implication n’est pas la même quand tu as un vrai adversaire en face. En ligne, on clique parfois un peu au hasard !
Pour moi, le jeu en ligne c’est un bonus, mais ça ne doit pas remplacer les échecs en présentiel.
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser ?
Faire énormément de tactique et travailler le calcul est essentiel. Aujourd’hui, avec l’influence des ordinateurs, les joueurs ont réalisé que les échecs, c’est 90 % de calcul, mais aussi beaucoup de préparation grâce aux bases de données et aux moteurs d’analyse.
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Mon rêve serait de devenir maître FIDE.
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
Mon joueur préféré est Bobby Fischer. Il a appris les échecs presque seul et a défié à lui seul toute l’école soviétique. Dans les matches des candidats de 1971, il a littéralement écrasé les meilleurs joueurs de son époque, battant Taimanov et Larsen 6‑0 chacun, avant de dominer Petrosian et, à Reykjavik, malgré deux parties de retard, renverser Spassky pour devenir champion du monde. Sa domination sur ses contemporains n’a jamais été égalée dans l’histoire des échecs.
C’est une légende sur l’échiquier comme en dehors, et le fait qu’il soit mort à 64 ans — comme le nombre de cases de l’échiquier — ajoute encore à son mythe. J’adore aussi son style dynamique et agressif.
As-tu d’autres passions ?
Oui : la création de contenu et le montage vidéo, toujours autour des échecs mais sous un angle cinématographique.
Quelles sont tes musiques préférées ?
Pirates des Caraïbes et James Bond, que je joue aussi au piano.
Quel est ton rêve de voyage ?
Voyager grâce aux échecs. J’adore l’ambiance tournoi-hôtel, et les tournois à l’étranger laissent des souvenirs beaucoup plus forts que le simple tourisme.
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Une société où les échecs sont obligatoires à l’école primaire, et où les gens font la guerre sur l’échiquier… pas en vrai.
Un dernier mot pour conclure l’interview ?
« La vie est trop courte pour jouer aux échecs. »
Interview de Patrice VERDIER réalisé le 27 Novembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Patrice VERDIER, 63 ans, marié, 3 enfants, ingénieur retraité et Maître FIDE
Comment as-tu découvert le jeu d’échecs ?
Quand j’étais enfant mon père jouait aux échecs avec des amis et j’ai tout de suite était intéressé par ce jeu.
Comment as-tu appris à jouer ? A quel âge ?
Mon professeur de Mathématiques m’a appris à jouer aux échecs à l’âge de 13 ans au collège de Nîmes Condorcet après notre repas à la cantine et en attendant les cours de 14h. Mon père m’a alors acheté mon premier livre « Le bréviaire des échecs » de Tartakover
As-tu été tente par la compétition au détriment de tes études ?
Pas vraiment. Lorsque j’ai été champion de France cadet à l’âge de 17 ans, j’étais en terminale et je me destinais à une carrière d’ingénieur. A cette époque un GMI yougoslave CEBALO étais venu voir mon président de club et mes parents pour aller suivre une école d’échecs à Belgrade afin de devenir maître et joueur professionnel. Je n’ai pas accepté le défi et j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur. Je n’ai aucun regret d’avoir fait ce choix.
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ?
Mon premier club a été l’Echiquier Nîmois. J’ai disputé le championnat du Gard à ma première année au club que j’ai remporté !
Quel souvenir en gardes tu ?
Un très bon souvenir, même si cela remonte à plus de 45 ans ! car c’était ma première coupe !
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou d’une partie ?
Pour le tournoi, c’est lorsque j’ai remporté mon titre de champion de France cadet en 1979 et ensuite disputer les championnats du Monde Cadet à Belfort la même année.
Pour la partie, c’est lorsque j’ai battu Victor KORTCHNOI (alors vice-champion du monde) en simultanée à Montpellier dans les années 80 (un gambit du roi explosif !)
Quelle est ta méthode d’entrainement ?
De manière générale, je me prépare surtout sur les ouvertures et en fonction de mon adversaire lors d’un tournoi. Je consulte quelques livres mais je m’entraine très peu aux échecs, car j’ai d’autres activités.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
C’est un autre type d’activité échiquéenne. On est à la maison. Cela est différent du jeu live.
Je n’en suis pas très fan, j’ai toujours préféré le live. Cependant cela est bien pour les personnes isolées, cela leur permet de disputer des parties contre des joueurs du monde entier.
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser aux echecs ?
Tout d’abord je pense qu’il ne faut pas sacrifier ces études pour jouer aux échecs. Car gagner sa vie aux échecs est très difficile, à moins d’être très talentueux quand on est très jeune et d’être ensuite conseiller et entrainer par un GMI. Le talent ne suffit pas, il faut de la rigueur de la discipline une très bonne hygiène de vie. Sinon de nos jours avec les ordinateurs, les bases de données, les cours donnés par les clubs ou les joueurs titrés, les jeunes ont tout pour réussir.
Aurais-tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
Lors du tournoi des candidats à Montpellier en 1985, je disputais l’OPEN qui était organisé en parallèle. Lors de la première ronde je joue contre le MI Volodéa Vaisman. Au 40ème coup la partie est ajournée et je mets mon 41ème coup dans une enveloppe que je remets à l’arbitre (c’était le règlement à cette époque-là). Ma partie était complétement gagnante dans une finale avec 1 pion passé de plus. Très content de ma partie je suis allé diner avec un ami en attendant de reprendre la partie dans la soirée. Nous analysons en dinant et la ligne de gain était très simple (il n’y avait pas d’ordinateur à l’époque). Lorsque je suis revenu devant la partie, mon adversaire était déjà assis et l’arbitre avait déjà jouer mon coup et mon adversaire avait déjà répondu. Excité par le fait de gagner la partie, j’ai joué 3 coups et à ce moment je me suis aperçu que la position initiale n’était pas la bonne ! Il manquait ce fameux pion en plus ! J’ai appelé l’arbitre afin de régler la situation mais comme par hasard l’enveloppe avait disparu (on notait sur l’enveloppe la position des pièces au moment de l’ajournement) !! Mon adversaire refusant de reconnaitre la position initiale sans dire un mot ! Après discussions l’arbitre décide de nous faire rejouer la partie en semi-rapide !! Evidemment je n’ai pas accepté, des disputes se sont engagées et la commission arbitrale m’a donné la partie perdue et j’ai été exclu du tournoi !! Situation incroyable, corruption de mon adversaire avec les arbitres et j’en ai subi les conséquences. Mon appel n’a rien donné. Incroyable, non ?
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Non, plus à mon âge. J’ai 2 normes de MI mais je n’ai jamais réussi à obtenir la 3ème norme et le classement ELO voulu car je me suis arrêté pour travailler, vivre avec ma famille et élever mes enfants. Mon objectif est de continuer de jouer pour le club de Monaco, de faire quelques compétitions internationales et des tournois de blitz avec les copains ! Et surtout jouer pour le plaisir !
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
Mon GMI préféré est Bobby Fisher par son génie, sa compréhension des échecs et ses formidables parties à une époque ou les ordinateurs n’existaient pas
As-tu d’autres passions ?
La lecture scientifique sur notre univers, la science-fiction, le cinéma et les voyages
Quelles sont tes musiques préférées ?
La musique des années 70-80 Anglo saxonne,
Quel est ton rêve de voyage ?
Le japon et la nouvelle Zélande
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Une société ou la religion n’existerais pas car elle une des plus grandes causes de conflit entre les êtres humains.
Un dernier mot pour conclure notre interview ?
« L’amour est le seul moyen de rester vivant »
Interview de Patrick MAIFFRET réalisé le 23 juillet 2025
Bonjour Patrick, pourrais tu te présenter en quelques mots ?
J ai 68 ans retraité depuis bientot 6 ans, marié sans enfants(enfin je présume!) J'étais clerc d'huissier a Nice et mon metier me permettait de trouver assez de temps pour satisfaire ma passion principale: les échecs.
Comment as tu découvert le jeu d'échecs ?
J ai decouvert le jeu d echecs à 13 ans par le biais d'un copain et pendant 8 ou 9 ans je me croyais très fort jusqu'au jour ou j ai mis les pieds dans mon premier club le cercle Alekhine de Nice et là j ai compris.....que je ne comprenais rien a ce jeu!
Comment as tu appris à jouer ? A quel âge ?
L'amour des livres m'a permis de concilier mes deux passions les livres et les échecs; la littérature échiquéenne tout de suite m'a fasciné et est rentrée dans ma vie, je croyais naïvement à l'époque résoudre le grand mystère des échecs en consultant fébrilement les livres de théorie mais j ai vite compris que le travail personnel sur soi et sur l'échiquier était plus important.....
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ?
Mon premier club a été le cercle Alekhine de Nice. Mon premier tournoi d'échecs n'a pas été une réussite! Belfort 1983 open du championnat de France 4,5 poins sur 11 mais j ai réalisé cet été là que le plaisir de la compétition serait gravé en moi à tout jamais et depuis cette epoque j'ai toujours fait un minimum de 4 tournois par an en plus des matchs par equipe.
​Quel souvenir en gardes tu ?
Je garde un trés bon souvenir des 2 ou 3 ans ou je jouais avec le club Alekhine de Nice en première division ou l' ambiance était délicieusement excitante!
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou d’une partie ?
Les echecs m'ont permis aussi et c'est tres important de nouer des liens forts d'amitié avec certains joueurs avec qui j'ai toujours plaisir de jouer meme 40 ans plus tard!
Pourquoi aimes tu tant ce jeu ?
La raison philosophique qui me fait tant aimer ce jeu réside dans le fait que les échecs sont un jeu existentialiste au sens sartrien du terme. Sartre disait que nous sommes seul responsables de nos actes et cette responsabilité amène à la Liberté( en fin en gros!) Une fois nos mauvais ou bons coups joués on ne peut plus invoquer aucune excuse!
Quelle est ta méthode d'entraînement ?
Ma methode d entrainement quotidienne reste dans les bons vieux livres que je consulte tout les jours.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
Je ne suis pas trop accroc au jeu en ligne car j'aime le contact face à face immédiat !
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser aux echecs ?
Je n ai pas de conseils pour les jeunes ils sont déjà bien trop forts!
Aurais-tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
J ai une anecdote assez marrante en 2012 je disputais un open a Pula(Croatie) lorsque je vis l'immense champion Boris Spassky s'approcher de ma table et s'assoir juste a coté de moi. J'etais assez abasourdi qu'il s'interesse autant à ma partie mais bon elle devait être exceptionnelle! et pendant au moins une heure j'étais pétrifié de lâcher mes coups de peur du ridicule quand je compris apres la fin de mon calvaire que la chaise à ma droite était la seule de libre avec vision sur l'écran mural qui diffusait en direct la partie de 2 GMI au premier échiquier du tournoi!
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Ma seule ambition est de jouer une partie correcte que je comprenne jusqu' au bout et si possible un brin imaginative!
Quel est ton GMI préféré ? Pour quelles raisons ?
Mon GMI préféré est Akiba Rubinstein pour ses études de finales et sa simplicité du jeu apparent.
As-tu d’autres passions ?
La littérature et la philosophie
Quelles sont tes musiques préférées ?
Le Jazz
Quel est ton rêve de voyage ?
Mon rêve de voyage: un circuit de 1 an ou 2 pour des tournois d'échecs dans l' europe du nord
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Une société capitaliste mais avec un partage social plus conséquent
Un dernier mot pour conclure notre interview ?
Je remercie les rédacteurs du site qui font un travail énorme mais indispensable! continuez......
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Interview de Mélissa LEA réalisé le 14 Novembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Mélissa , j’ai 12 ans je suis joueuse d’échecs pour la principauté de Monaco et je suis depuis cette année élève au collège Charles3 de Monaco en classe sport étude échecs .
Comment as-tu découvert le jeu d’échecs ?
Il y avait une initiation à l’école et ma mère m’a inscrite .
Comment as-tu appris à jouer ? A quel âge ?
Après l’initiation , mes parents m’ont inscrite au club d’échecs . J’ai appris à jouer à l’âge de 7 ans
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ?
Mon premier club a été le Riviera Chess Club qui donnait des cours dans mon école à Roquebrune Cap Martin .
Quel souvenir en gardes tu ?
J’en garde un bon souvenir car c’est ce club qui m’a fait commencer les échecs .
Quel est ton meilleur souvenir lors d’un tournoi ou d’une partie ?
Quand j’ai été 3eme départementale dans ma catégorie.
Quelle est ta méthode d’entrainement ?
Ma méthode d’entraînement est de faire des exercices tactiques tous les jours pendant en moyenne 30 minutes et depuis que j’ai intégré le club d’échecs de Monaco , je vais au club 4 fois par semaine . Je fais également beaucoup de tournois .
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
Je pense que c’est une bonne méthode d’entraînement mais que lors des parties en réel , on est plus impliqué dans le jeu . Il y a plus de facteurs qui rentrent en conte comme le stress , le bruit , l’environnement .
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser aux echecs ?
Pour progresser , il faut être impliqué et faire des exercices tactiques au minimum 1h par jours .
Aurais-tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
Chaque année , je me qualifie à la dernière partie pour les championnats de ligue ou de France .
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Oui , j’aimerais pouvoir faire les championnats du monde , et devenir grand maître féminin .
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
Mes joueurs préférés sont Magnus Carlsen et Judith Polgard . J’admire Magnus Carlsen car c’est un vrai génie et qu’il casse les codes en jouant des ouvertures considérées comme mauvaise dans les plus grands tournois du monde . Quand à Judith Polgard , je l’admire car c’est la seule femme de l’histoire qui a rivaliser avec les plus grands champions alors que c’est une femme et qu’elles sont considérées moins fortes dans ce milieu .
As-tu d’autres passions ?
Oui , je joue également du piano et je fais de l’équitation , j’adore également lire .
Quelles sont tes musiques préférées ?
Mes musiques préférées sont , “Someone like you ” de Adèle , “Sweater Weather” de The Neighbourhood ainsi que “ Love on the brain ” de Rhianna
Quel est ton rêve de voyage ?
Je rêve d’aller au Japon ainsi qu’au Etats-Unis .
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
Dans ma société idéale , l’égalité homme femme est totalement acquise , il n’y a plus de guerre dans le monde et que tout le monde puisse accéder au bonheur quelque soit leurs moyens financiers .
Un dernier mot pour conclure notre interview ?
Je souhaite à tout le monde de trouver sa vocation et de pouvoir la vivre comme ils le souhaitent . Je remercie Patrice pour cette interview
Interview de Tatiana DORNBUSCH réalisé le 21 Novembre 2025
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Tatiana Kostiuk-Dornbusch – joueuse d'échecs, entraîneur et maman.
Comment as-tu découvert le jeu d’échecs ?
J'ai découvert le jeu d'échecs dans ma famille, mes deux grand-pères et mon père jouaient comme les amateurs. Battre mon père c'était mon première objectif et lui il jouait toujours pour de vrai et me gagnait.
Comment as-tu appris à jouer ? A quel âge ?
Dans l'age environ de 6 ans. J'ai beaucoup joué dans les jeux de table échecs, dames, domino avec mon grand-père.
Quel a été ton premier club ? Ton premier tournoi ?
Mon première club était à Chernihiv en Ukraine, qui s'appellais « Jeunesse ». Premier tournoi devais être pour obtenir la 5éme grade, et la système était la suivante après 4éme, 3éme, 2éme, 1er Razriad ou Grade et après Candidate
Master, Master, Grand-Master.
Quel souvenir en gardes tu ?
Je me souviens qu'on jouais les tournois pour les grades toujours le dimanche et on avait le bloc-notes speciale pour noter les parties.
Quelle est ta méthode d’entrainement ?
Je me suis beaucoup progresser aux échecs grâce à mes entraîneurs Maitre Kosikov A.I. de Kyiv, GM
Savon V.A. de Kharkiv et plusieurs d'autres, qui m'ont transmis la compréhension du jeu. Je me souviens
que j'avais d'habitude de noter les pensées importantes dans le cahier pendant et après nos
entraînements.
Que penses-tu du jeu en ligne sur internet ?
Je n'aime pas trop jouer en ligne, je préféré face à face. Mais comme entraînement c'est indispensable à
nos jours.
Aurais-tu un conseil pour les jeunes du club qui souhaitent progresser aux échecs ?
Il faut avoir le plan d’amélioration de votre jeu et travailler régulièrement seul et avec des bons
entraîneurs.
Aurais-tu une anecdote croustillante à nous raconter ?
J'aime bien que Tigran Petrosian a dit un jour que 1.e4 et faible coup car nous pouvons toute de suite
attaquer le pion par 1...Cf6, et meilleure c'est de commencer par 1.d4 !:)
As-tu des ambitions échiquéennes ?
Gagner une médaille sur l’échiquier aux Olympiades. Ou re-gagner le titre de Championne de
Francophonie. Sinon mes ambitions passe pour que ma fille joue bien aux échecs.
Quels sont tes joueurs préférés ? Pour quelles raisons ?
Kasparov pour l'energie aux échecs, Polgar Judit pour la force des femmes aux échecs, Carlsen pour sa
force durable et caractère de champion
As-tu d’autres passions ?
Voyages, visites culturelles.
Quelles sont tes musiques préférées ? Classique
Quel est ton rêve de voyage ?
Oh, j'ai plusieurs, chaque nouvelle pays je compte, pour les échecs - Islande, pour les vacances – Corse
ou Sardaigne, pour la famille Ukraine après la guerre.
Comment décrirais-tu ta société idéale ?
A la place de faire la guerre on jouera la partie d'échecs. Pour déterminer le plus fort.
Un dernier mot pour conclure notre interview ?
Merci pour cette idée.









